Michel Messier Seigneur de St-Michel, premier arrivant au Canada. Originaire de Saint-Denis-le-Thiboult, Departement de la Seine-Maritime (Seine-Maritime), Haute-Normandie, France.
Engageur Ouest le 24-5-1685, 13-5-1688 et 3-9-1693
Engagé Ouest le 10-7-1703 et 28-7-1704
Concession le 14-5-1668, à lui et à Jacques Lemoine d'une seigneurie partagée le 1-8-1676; Messier garde le Cap St-Michel et Lemoine garde le Cap-de-la-Trinité
Achat de la seigneurie de LaGuillaudière à Laurent Bory le 4-10-1678, donnée à sa fille Marguerite en 1690
(CT 18 Basset) avec Anne Lemoine
Fils de David Messier et de Marguerite Bar, de Saint-Denis- le-Thiboult, archevêché de Rouen en Normandie, il est le frère de Jacques Messier, époux de Marie-Renée Couillard et le neveu de Jacques Messier et de Martine Messier, épouse d’Antoine Primot. Il contracte mariage devant le notaire Basset le lundi 18 février 1658, avec Anne Lemoine, baptisée à Saint-Jacques de Dieppe en Normandie le lundi 26 juillet 1638, fille de Pierre Lemoine et de Judith Duchesne et l’épouse à Montréal le lundi 25 février 1658. De leur union naissent douze enfants.
C'est sans doute sous l'influence de son oncle Jacques que l'on Michel retrouve à Québec des 1643. Il vient au pays où il est parrain d'un Amérindien à Ville-Marie le 12 août 1651. En 1654, il est amené captif par les Iroquois et n'est libéré que neuf mois plus tard. Il s'établit à Montréal où la Société Notre-Dame lui concède une terre ayant appartenu à James Bourguignon. Le 4 novembre 1657, Charles Lemoyne, son beau-frère, lui fait transport d'une terre, dite La Provençale, et mesurant trente arpents en superficie. Le même jour, Jacques Messier et Antoine Primot, ses oncles paternels, lui donnent quittance ainsi qu'à Charles Lemoyne de tous les frais qu'ils ont faits sur la terre La Provençale. Il est de nouveau fait prisonnier par les Iroquois en 1661 et parvient à s'évader en 1663. II revient à Montréal où, le 26 novembre 1665, les Sulpiciens lui accordent une augmentation de trente arpents de terre au bout de son habitation. Au recensement de 1667, il habite à Montréal et possède sept bêtes à cornes et trente arpents de terre en valeur. En plus de son oncle Jacques, son frère Jacques habite également chez lui tandis que Maurice Averty y loge comme pensionnaire. Le 5 novembre 1669, il loue à Pierre Villeneuve et Jean Grenet sa terre du Cap- Trinite pour cinq ans, avec les bâtiments et les animaux moyennant la moitié des « escrois » et quatre-vingt- dix minots de blé par année. Le 21 juillet 1670, il loue une partie de sa maison de Montréal à François Chartier et Jean Magnan pour un an au prix de 90 livres. Un an plus tard, le 24 juillet 1671, il engage à son service Adrien Laforge pour un an à 135 livres de gages. On le qualifie de seigneur en partie de Cap-Saint-Michel à Varennes quand, le 11 septembre 1672, il vend au marchand Jean Morel deux terres contiguës lui appartenant à Montréal et mesurant soixante-dix arpents en superficie dont une de quarante arpents, achetée de Charles Lemoyne, son beau-frère, en novembre 1657 et l'autre de trente arpents, reçue par concession des Sulpiciens le 27 novembre 1665. II vend également la maison de pierre de quarante pieds par seize à dix-huit pieds de haut, le tout au prix dc 5000 livres dont 2000 en marchandises de France. Le 21 septembre suivant, Etienne Renigeaux lui vend un emplacement de soixante pieds de terre dan Ia commune au prix de 110 livres.
Le 15 janvier 1674, avec le sieur de Chailly et René Cuillerier, il dresse le procès-verbal des biens et effets qu'ils rendent à Antoine de Lafrenaye de Brussy, Ce dernier était soupçonné de vendre de la boisson aux Amérindiens. Ses biens avaient été confiés à leur garde. Le Conseil Souverain, après enquête, autorise le sieur de Lafrenaye à reprendre ses biens. Ils procèdent devant le notaire Basset à la remise de ses effets les 15 et 16 janvier 1674. Le sieur Lafrenaye touche, en présence du notaire Basset, la somme de 497 livres provenant de la vente de boissons, de tabac et de vin. On lui remet également des peaux d'orignal et de castor qui lui appartiennent. Il récupère son livre de comptes, ses objets personnels contenus dans un coffre fermant à clé, ainsi que la marchandise non vendue qui se trouvait dans son magasin lors de la saisie, c'est-à-dire, des couvertures, des cadenas, des haches, du blé, etc.
Le 24 juillet 1676, il loue pour trois ans à Nicolas Choquet sa terre de sept arpents de front, appelée Saint-Michel, dans la seigneurie du Cap- Trinite, avec la boulangerie pour servir de logement, le tout à quatre-vingts minots de blé et vingt cordes de bois par année. Le premier août suivant, il partage avec son beau-frère, Jacques Lemoine, les terres de la seigneurie du Cap- Trinite dont il est le coseigneur. Il conserve les terres du Cap-Saint-Michel et son beau-frère celles du Cap-de-la-Trinite ou Notre-Dame, soit vingt-quatre arpents de front sur une lieue et demie de profondeur. Deux jours plus tard, l'intendant Jacques Duchesneau leur remet le titre officiel de leur seigneurie. Le 17 septembre suivant, il fait procéder à l'aveu et dénombrement des terre de sa seigneurie qui couvre une demi-lieue de front par une lieue et demie de profondeur et sur laquelle il s'est réservé dix-huit arpents de terre de front pour son fief.
En 1677, le 3 février, il concède des terres dans sa seigneurie à Léger et Ignace Hebert et le 12 juillet 1678, une terre à Robert Lecavellier. Le premier septembre 1678, il loue sa maison de Montréal à Michel Lecourt au prix de 150 livres. Le 4 octobre suivant, Marguerite Le Merle, épouse de Laurent Borry dit Grandmaison, lui vend la seigneurie de la Guillaudière de trente arpents de front par une lieue de profondeur pour la somme minime de 120 livres. Le même jour, il vend un emplacement de soixante pieds de front sur la rue Saint-Paul à Simon Guillory, au coût de 120 livres, Au recensement de 1681, il habite dans sa seigneurie de Varennes et possède quatre fusils, huit bêtes a corne et trente arpents de terre en valeur. Le 7 août 1683, il vend à Marie Pacreau, épouse d'Antoine Pichou dit Duvernay, un demi-quart d'arpent de terre en carré qui lui appartient non loin de la commune de Montréal. Il en obtient 120 livres. En 1684, il est de l'expédition du sieur Lefebvre de la Barre contre les Iroquois. Le 22 mai 1685, il loue pour cinq ans à Urbain Tessier une prairie de six arpents a Montréal, au-delà de la prairie Saint-Michel, à raison de 30 livres par année. Il s'intéresse par la suite à la traite des fourrures. Le 24 mai 1685, il engage François Brunet pour faire le voyage aux Outaouais pour la somme de 300 livres. Le lendemain, il dicte son testament au notaire Bourgine et cède tous ses biens à son épouse et le même jour, il contracte une obligation de 343 livres envers Jean Aubuchon pour des marchandises de traite. Le 26 mai, il passe une convention avec Jean-Baptiste Migeon de Branssat. Ils s'associent pour l'exploitation d'un congé de traite. Ils arment deux canots et partageront la moitié des profits. De nouveau, en 1688, en association avec Jean-Baptiste Migeon de Branssat il entreprend un voyage à Michillimakinac. Le l 3 mai, il engage comme voyageur René Deniau à qui il promet 200 livres.
Le 16 mai 1690, il passe une convention avec son associé Jean-Baptiste Migeon de Branssat. Après son retour de voyage, il prendra 300 livres sur les pel1eteries de castor, une fois les marchandises payées, et il retirera le profit de 250 livres que Migeon lui a confiées par un billet en 1688. Le 18 janvier 1692, Léger Hébert lui vend sa terre de soixante arpents en superficie au Cap-Trinité, moyennant cent minots de blé. Le 23 mars 1692, il loue sa terre du Cap Saint-Michel à Martin Foisy pour cinq ans, a raison de soixante minots de blé et dix minots de pois par année. Lc 11 avril suivant, il engage Alexandre Petit comme voyageur aux gages de 150 livres, Il donne une procuration a son épouse, le 2 mai 1692, afin qu'elle agisse en leur nom durant son absence. Le 19 mai, il contracte une obligation de 347 livres 5 sols et 6 deniers envers Pierre Lamoureux pour des marchandises de traite. De retour de voyage, il établit se comptes avec les héritiers de Jean-Baptiste Migeon de Branssat, le 21 août 1693. Le 26 août suivant, tous les comptes faits, il pourra retirer de cette association 117 livres et 18 sols et la veuve Migeon de Branssat 4904 livres 17 sols et 2 deniers. Le 3 septembre 1693, il engage comme voyageurs Jacques Vaudry et Jean-Baptiste Mongeau. Une fois toutes les marchandises remboursées, ils partageront les pelleteries en deux lots dont un lot lui restera. Il contracte une obligation de 1509 livres 18 sols et 3 deniers envers 1e marchand Antoine Pascaud le 12 septembre suivant.
Le 2 octobre 1694, il fait une déclaration en faveur de Maurice Averty. II dit de lui qu’il a toujours été au premier rang pour servir le roi dans la guerre contre les Iroquois et qu'il a été estropié à plusieurs reprises durant les combats et que les commandants le recherchaient pour se battre et en particulier le noble homme Charles Lemoyne, seigneur de Longueuil avec 1equel il est souvent allé en guerre. Pour rembourser ses dettes envers 1e marchand Pierre Lamoureux, il lui vend une terre d'un arpent et demi à Montréal le 2 août 1695, pour la somme de 750 livres. Le 11 septembre 1695, il contracte une obligation de 150 livres en castor envers Pierre Lesueur. Le 31 aout 1696, Joseph Lorrain lui doit « cinquante livres pesant de castor en bardeau entre deux fers, cinquante- neuf livres pesant de castor gras, cent vingt-six livres pesant de castor veule » et quatre peaux de chevreuil, pour des pelleteries semblables qu’il lui a fournies à Michillimakinac. Il vend une terre d'un arpent en superficie proche de Montréal, le 3 novembre 1696, à Mathurin Guillet pour la somme de 125 livres de rente annuelle, mais ce contrat n'a pas de suite. Le 28 juillet 1697, il loue à Paul Bouchard une terre de deux arpents de large qu'il possède à Montréal, moyennant 100 livres par année. Le 25 septembre 1699, il concède une terre de cinq arpents de front par une lieue et demie de profondeur à son gendre Jean-Baptiste Brodeur, dans sa seigneurie de Cap-Saint-Michel.
Le premier février 1701, une sentence intervient entre lui et Léger Hébert, afin qu'il rembourse à ce dernier les cinquante minots de blé qu'il lui doit. Il concède ensuite des terres dans sa seigneurie à ses enfants. Le 18 mai 1701, il en concède une à sa fille Anne, épouse de Gabriel Lecel, et une à son fils François. Le 13 décembre 1702, il en concède deux à son fils Michel. Le 18 août suivant, il renouvelle le bail de sa terre de Montréal pour neuf ans à Paul Bouchard moyennant l00 livres de France par année et à condition qu'il rembourse en son nom, au sieur de Couagne, les 400 livres qu'il lui doit. Il passe un compromis avec Maurice Averty le 12 juillet 1704. Pour régler tous les différends qu'ils ont entre eux, ils choisissent comme arbitres Jean-Baptiste de Boismorel et Paul
Bouchard. Le premier août suivant, il concède une terre de quatre arpents de front par trente arpents de profondeur à Alexandre Petit. Par la suite, en 1705, il concède des terres à Gabriel Lambert dit Duclos et à Nicolas Choquet, en 1706, à Pierre Bouquet, en 1707 a Jean Arnaud, Lambert Centchou, Pierre Burel et Jean Denevers, et en 1709 à Paul Bissonet.
II se départit ensuite de ses terres de Montréal. Le 9 juin 1709, il vend sa terre de soixante-dix arpents en superficie près de la porte de Lachine à Paul Bouchard pour le prix de 2000 livres. Le lendemain, il vend un demi-arpent de terre aux Sulpiciens, au prix de 200 livres et le même jour un autre demi-arpent de terre à Guillaume Tartre en retour de la maison de trente-quatre pieds par vingt pieds qu'il a construite sur sa terre de Saint-Michel. On le qualifie de capitaine de milice quand, le 26 juin 1709, il passe une transaction avec Maurice Blondeau, procureur de sa fille Marie-Anne Messier. Lors du contrat de mariage de sa fille en 1690, il avait promis de lui donner un arpent et demi de terre de front. Elle prétend que c'est cette terre qu’il a vendue aux Sulpiciens et à Guillaume Tartre. Il consent à lui donner deux arpents de terre de front voisins de ceux qu'il a vendus, En tant que procureur de sa fille Marguerite, le 16 aout 1710, il concède une terre de quatre arpents de front par trente arpents de profondeur à Saint-Michel à Gabriel Ledoux. Le 10 juillet 1711, il fait transport aux héritiers de Jean-Baptiste Migeon de Branssat de la somme de 437 livres et 11 sols que lui doit Paul Bouchard. Il vend aux Récollets, 1e 30 mai 1712, des parts de terrain qu'il possède toujours dans l'enceinte de Montréal et en obtient 75 livres. Le 15 août suivant, il leur vend un morceau de terrain le long du chemin qui conduit de la rue Notre-Dame, en sortant par la porte des Récollets, pour le prix de 100 livres. Le 11 mai 1713, il vend à son fils Michel une terre de deux arpents de front par une lieue et demie de profondeur à Saint-Michel, au prix de 2000 livres. Le 27 octobre suivant, il concède à sa petite-fille Marguerite Jentès et à Pierre Fontaine un arrière-fief de quatre arpents de front par une lieue de profondeur de sa seigneurie du Cap-Saint-Michel.
Lui et son épouse se font don mutuel de leurs biens au dernier vivant des deux. Le 19 janvier 1717, il vend la moitié de l’Île Bellegarde à Pierre Fontaine, l’époux de sa petite fille Marguerite Jentès, et en obtient 300 livres. Le 17 juillet suivant, il vend une terre de quatre-vingt-dix arpents en superficie à son gendre Jean-Baptiste Brodeur pour le prix de 3000 livres et lui loue le même jour sa terre du domaine seigneuriale avec ses animaux, le tout à 100 livres par année et dix livres de beurre par vache louée. Il lui loue le tout jusqu'au décès du dernier qui mourra de lui et de son épouse. En 1718, il concède une terre à son petit-fils Augustin Hebert. En 1719, il concède des terres à Paul Bissonet, Jacques Jaudoin et Paul Petit. En 1720, il en concède une à Jean-Jacques Catignon et en 1722, il en concède une à Joseph Hébert et Augustin Gauthier. Le 22 février 1718, il passe un accord avec la fabrique de Varennes. Selon une promesse verbale faite il y a plusieurs années, il désirait faire construire une chapelle en l'honneur de son patron Saint-Michel. Il remet 1000 livres aux marguilliers, pour qu'une des chapelles de l'église en construction soit dédiée à Saint-Michel. Le 29 juillet 1723, il échange avec les Récollets un triangle de terre dans l'enceinte de Montreal en retour d'un autre triangle de terre au même endroit. Le 24 juillet 1723, il vend à Pierre Nivard de Saint-Dizier un emplacement de terre de vingt-six toises et deux tiers près de la porte de Lachine et en obtient 90 livres. Son épouse décède à Varennes le 15 juillet 1725. Il décède à Varennes le 2 novembre 1725 et y est inhumé le lendemain. Le notaire Tailhandier procède à l'inventaire de ses biens le 4 janvier 1726. Signature no. 849.