Origine du nom de famille Vallee
VALLÉE - diminutif de 'val', prénom donné à celui qui habite ou qui provient d'un val, d'une vallée.
Pionniers de la famille Vallée
Le pays du Talou, lieu d'origine des frères Vallée. Le Talou est une ancienne région littorale de Normandie, à la limite de la Picardie. Il recouvre partiellement le Petit Caux et le pays de Bray situés au nord-est de la Seine-Maritime. La Béthune le traverse. Le Talou apparaît à l'époque mérovingienne sous la forme d'un pagus (Le mot latin pagus (au pluriel pagi), traduit par « pays », désigne une unité territoriale gallo-romaine inférieure à celle de la civitas, puis, à l'époque médiévale, une subdivision territoriale (proche du canton contemporain) souvent intégrée dans un comté). L'ouverture maritime qu'offre ce territoire intéresse alors les monastères qui y possèdent des pêcheries et des salines.
L'extension géographique du Talou a intrigué les historiens. Compris entre Vimeu et pays de Caux, il semble s'être agrandi à l'époque carolingienne aux dépens de ce dernier3. À l'est, la Bresle ne constitue qu'une frontière partielle, sa vallée, à l'exception de l'embouchure, appartenant au Vimeu. Lorsqu'en 911, le viking Rollon reçoit de Charles le Simple des terres de part et d'autre de la Basse-Seine, il semble que le Talou fasse partie de cette concession. Mais selon Pierre Bauduin, la région fut peut-être temporairement perdue par les Normands entre 927 et 968. Vers 1037, le Talou est érigé en comté au profit de Guillaume d'Arques, fils de Richard II de Normandie. Par conséquent, le comté de Talou est aussi appelé par les historiens comté d'Arques.
L'histoire de cette branche de la grande famille Vallée se perd dans la nuit des temps au pays du Talou, région située entre les plateaux cauchois et picard, en Haute-Normandie. Cette contrée de la France fut habitée dans les premiers temps par les Véliocasses, une tribu gauloise, laquelle fut conquise par les Francs, puis par Rollon le Viking avec ses troupes de guerriers danois. C'est de ce mélange de races qu'est probablement né au tout début du XVIIe siècle, l'ancêtre normand Pierre Vallée et son épouse Madeleine DuMesnil.
Les généalogistes et historiens Cambray, Tanguay, Drouin, Jetté, Langlois et Lebel ont localisé le lieu d'origine de l'ancêtre normand dans la paroisse de Saint-Jean de la ville de Rouen en Normandie. Un seul document soutient cette thèse. Il s'agit de l'acte de mariage de son fils Pierre Vallée avec Thérèse Leblanc, le 12 janvier 1665, à Beauport en Nouvelle-France. Toutefois les registres de la paroisse de Saint-Jean, disponibles pour consultation à la Bibliothèque municipale de Rouen et encore en très bon état, nous apprennent que les ancêtres normands Pierre Vallée et Magdeleine DuMesnil, ne s'y sont pas mariés et que leurs fils Pierre et Jean n'y ont pas été baptisés. La lecture rapide des registres de quelques-unes des 30 autres paroisses de la ville de Rouen nous indique qu'il y a quelques familles Vallée à Rouen dans la première moitié du XVIIe siècle tout au plus.
Deux autres documents d'importance pointent toutefois dans une autre direction : les contrats de mariage de Pierre et de Jean Vallée en Nouvelle-France. Dans le premier cas, le 16 novembre 1664, le notaire Vachon indique la paroisse de « St Sent » évêché de Rouen comme lieu d'origine de Pierre. Le 7 janvier 1666, dans le contrat de mariage de Jean Vallée, le même notaire dit l'intéressé originaire de la paroisse de « Scainct Sang » archevêché de Rouen. De plus, Mary Louise Dalton dans son article publié en 1906, intitulé Notes on the Genealogy of the Vallé Family mentionne le village de Saint-Saëns comme lieu d'origine des frères Vallée. L'auteur avait consulté sir Arthur George Doughty, le célèbre archiviste du Canada, et un monsieur Gaudet, généalogiste, à l'époque, lesquels avaient dû consulter les contrats de mariage.
Saint-Saëns et les familles Vallée. Saint-Saëns est une petite ville normande située à près de 30 kilomètres au nord de la ville de Rouen et à égale distance, au sud, de la ville de Dieppe, sur les bords de la rivière Varenne, en bordure de la forêt d'Eawy. Notons par ailleurs la proximité des villages de Louvetot et de Muchedent d'où ont émigré les pionniers des familles Leduc, Lefrançois et Trépanier. Au XVIIe siècle, dans les registres, Saëns s'écrivait sans le « s » final et se prononçait « san », tout comme encore aujourd'hui, d'où les difficultés d'orthographe du notaire Paul Vachon en Nouvelle-France. La ville doit d'ailleurs son nom à un moine irlandais du nom de Saën (nom en gaélique ancien qui correspond à « Jean » en français) qui y fonda un monastère vers l'an 675.
Selon les registres de la paroisse de Saint-Saëns, de son mariage avec Madeleine DuMesnil, l'ancêtre normand Pierre Vallée a fait baptiser une dizaine d'enfants dans cette paroisse.
La lecture des actes notariés du tabellionage royal de la première moitié du XVIIe siècle, nous a révélé l'existence à Saint-Saëns de plusieurs Vallée dont certains sont déclarés chirurgiens. Les registres paroissiaux de la première moitié du XVIIe siècle de Saint-Saëns, pour leur part, viennent compléter le portrait d'ensemble. Un douzaine de baptêmes et une quinzaine de sépultures consolident notre impression que plusieurs familles Vallée vivent au village de Saint-Saëns et y sont installées depuis plus d'une génération. Pour se situer encore mieux dans le contexte historique, mentionnons que, selon les Notes sur Saint-Saëns d'André Lejeune, la peste a fait son apparition à Saint-Saëns en l'an 1628, tout juste deux ans avant la naissance de la première fille de Pierre Vallée et Marguerite Dumesnil. Le fléau a ensuite été répandu dans toute la région par un pauvre homme, chiffonnier de son état, du nom de Bault qui avait acquis de vieux drapeaux à Saint-Saëns où « la peste était fort véhémente ». Puis l'année 1639 a été marquée par la peste encore une fois et par la révolte des Nu-Pieds, laquelle est attribuée aux nombreuses taxes extraordinaires imposées au peuple français depuis trois ans pour le financement de la guerre au roi d'Espagne. Enfin, le 16 mai 1648, le feu allait détruire presque tout le village de Saint-Saëns. Selon Lejeune, l'élément destructeur ... consuma cent cinquante maisons du bourg sans compter un grand nombre de bâtiments qui furent aussi la proie des flammes. La plupart des habitants qui furent victimes du désastre, furent réduits à la mendicité; la perte matérielle fut évaluée à plus de deux cent mille livres. La construction de toutes ces maisons qui était de bois et torchis et couverts de chaume fournissait un aliment facile aux flammes.
???Pierre Vallee
Naissance abt 1619 dans St-Jean, Rouen, Normandie, France
Décès 28 March 1657 dans St-Saëns, Seine-Maritime, France